Jennifer Lufau est une gameuse passionnée depuis son enfance. Née au Togo en 1993, elle a grandi au Bénin avant de s’installer en France à l’âge de sept ans. Elle a découvert les jeux vidéo dans un cybercafé où elle jouait à Prince of Persia, et n’a jamais cessé depuis. Elle est experte en marketing digital, consultante en diversité et inclusion, et autrice du blog Call me Jane Bond.
Mais Jennifer Lufau est aussi la fondatrice et la présidente de l’association Afrogameuses, qui a pour but de lutter contre le racisme et le sexisme dans le domaine du jeu vidéo, et de favoriser une meilleure représentativité des femmes noires. Créée en juillet 2020, l’association regroupe 500 adhérentes à travers le monde, qui peuvent jouer, se confier et échanger entre elles, de manière saine et sans subir de commentaires dégradants, discriminants ou insultants.
Nous allons vous présenter le parcours de Jennifer Lufau, son combat pour l’inclusion dans le jeu vidéo, et ses projets pour l’avenir.
Une gameuse passionnée et engagée
Jennifer Lufau a toujours aimé les jeux vidéo, qu’elle considère comme un moyen de s’évader, de se divertir, mais aussi de se sociabiliser. Elle joue à des jeux variés, comme League of Legends, Mortal Kombat, Tekken ou encore Animal Crossing. Elle est également streameuse sur Twitch, où elle diffuse ses parties en direct sous le pseudo Invincible_Jane.
Mais Jennifer Lufau a aussi été confrontée à la toxicité d’un milieu gangréné par le racisme et le sexisme. En tant que femme noire geek, elle se perçoit comme une anomalie dans un univers dominé par les hommes blancs. Elle subit régulièrement des insultes, des remarques sur son apparence ou son choix de personnages. Elle déplore que les plateformes de jeu ou de streaming ne prennent pas assez leurs responsabilités pour sanctionner les comportements discriminants.
Voici une vidéo présentant cette femme :
Face à ce constat, Jennifer Lufau décide d’agir. Elle crée en juillet 2020 Afrogameuses, une association qui vise à créer un espace sécurisé pour les femmes noires qui aiment les jeux vidéo. Elle souhaite également sensibiliser l’industrie du jeu vidéo à la diversité et à l’inclusion, et promouvoir des modèles positifs de femmes noires dans ce domaine.
Afrogameuses, une communauté solidaire et militante
Afrogameuses est une association qui rassemble des femmes noires qui partagent la passion du jeu vidéo. Elle propose des activités variées, comme des sessions de jeu en ligne, des ateliers d’initiation au code ou au streaming, des conférences sur des thématiques liées au jeu vidéo ou à la diversité, ou encore des partenariats avec des acteurs du secteur.
L’objectif d’Afrogameuses est de créer un réseau solidaire et bienveillant entre les adhérentes, qui peuvent s’entraider, se soutenir et se faire des amies. L’association veut aussi valoriser les talents et les compétences des femmes noires dans le jeu vidéo, que ce soit comme joueuses, créatrices ou professionnelles. Elle souhaite également lutter contre les stéréotypes et les discriminations dont elles sont victimes, et faire entendre leur voix auprès des décideurs du secteur.
Afrogameuses se revendique comme une association féministe et antiraciste, qui défend les droits et la dignité des femmes noires. Elle est ouverte à toutes les personnes qui soutiennent ses valeurs et ses actions.
Des projets ambitieux pour l’avenir
Jennifer Lufau ne compte pas s’arrêter là. Elle a plein de projets pour développer son association et son impact. Elle envisage notamment de créer un label Afrogameuses, qui récompenserait les jeux vidéo qui respectent la diversité et l’inclusion. Elle voudrait aussi organiser un festival Afrogameuses, qui mettrait en avant la culture afro dans le jeu vidéo. Elle espère également créer une école Afrogameuses, qui formerait les futures gameuses et gameuses professionnelles.
Jennifer Lufau est une femme inspirante, qui a su transformer sa passion en un combat pour l’inclusion dans le jeu vidéo. Elle est la preuve que les femmes noires ont toute leur place dans ce domaine, et qu’elles peuvent y apporter leur créativité, leur talent et leur humanité.