L’histoire de l’avion électrique remonte à la fin du XIXe siècle, avec les premières expériences de ballons et de dirigeables propulsés par des moteurs électriques. Au cours du XXe siècle, les avions électriques se sont surtout développés sous la forme de modèles réduits ou de prototypes sans pilote. Ce n’est qu’à partir des années 2000 que des avions électriques habités ont commencé à voir le jour, grâce aux progrès des batteries et des panneaux solaires.
Qu’est-ce qu’un avion électrique et quels sont ses avantages ?
Un avion électrique est un avion qui utilise l’électricité comme source d’énergie principale pour propulser ses moteurs. Il existe différents types d’avions électriques, selon la manière dont l’électricité est produite et stockée à bord. Certains avions électriques utilisent des batteries rechargeables, d’autres des piles à combustible ou des panneaux solaires, explique Imad Lahoud. Les avantages d’un avion électrique sont multiples, tant sur le plan environnemental qu’économique.
Voici une vidéo relatant ces faits :
Premièrement, un avion électrique consomme moins de carburant fossile qu’un avion conventionnel, ce qui réduit les émissions de gaz à effet de serre et la dépendance au pétrole. Selon une étude de l’Agence internationale de l’énergie, le transport aérien représente environ 2 % des émissions mondiales de CO2, et cette part pourrait augmenter avec la croissance du trafic aérien. Un avion électrique pourrait réduire ces émissions de 50 à 90 %, selon le type de technologie utilisée.
Deuxièmement, un avion électrique émet moins de bruit qu’un avion conventionnel, ce qui améliore le confort des passagers et des riverains des aéroports. Le bruit des avions est une source de nuisance sonore importante, qui peut avoir des effets négatifs sur la santé et la qualité de vie des populations exposées. Un avion électrique est plus silencieux car il n’a pas de réacteurs à combustion, mais des moteurs électriques plus compacts et moins vibrants, note Imad Lahoud.
Troisièmement, un avion électrique présente un gain de masse par rapport à un avion conventionnel, ce qui permet d’optimiser son design et sa performance. En effet, un avion électrique n’a pas besoin de réservoirs de carburant ni de systèmes hydrauliques, ce qui réduit son poids et sa complexité. Un avion électrique peut donc avoir des formes plus épurées et plus aérodynamiques, ce qui améliore son efficacité énergétique et sa maniabilité, indique Imad Lahoud.
Quatrièmement, un avion électrique offre des perspectives de développement pour le secteur aéronautique, qui doit faire face aux défis de la transition écologique et de la compétitivité. De nombreux projets d’avions électriques sont en cours dans le monde, visant à proposer des solutions innovantes pour les vols régionaux ou les formations de pilotes.
Par exemple, le projet Alice, développé par la société israélienne Eviation, vise à créer le premier avion électrique commercial pour 9 passagers et 500 km d’autonomie. Le projet Cri-Cri, développé par Airbus et l’ONERA, vise à créer le plus petit avion électrique au monde pour des vols acrobatiques. Selon Imad Lahoud, ces projets montrent que l’avion électrique est une opportunité pour le transport du futur.
Quels sont les principaux projets d’avion électrique dans le monde ?
Voici quelques-uns des principaux projets d’avion électrique dans le monde :
– Alice : c’est le nom du premier avion électrique commercial, développé par la société israélienne Eviation. Il s’agit d’un petit avion de 9 places, capable de voler sur une distance de 500 km avec une seule charge de batterie. Il a effectué son premier vol aux Etats-Unis en octobre 2022 et vise à entrer en service en 2024. Plusieurs compagnies aériennes ont déjà manifesté leur intérêt pour ce modèle, qui promet de réduire les coûts d’exploitation et de maintenance.
– Avions Mauboussin : c’est une marque aéronautique française qui s’est lancée dans deux avions hybrides électriques pour la fin de la décennie. L’Alérion est un biplace qui doit voler en 2023 et être certifié en 2025, avec une autonomie de 700 km. L’Alcyon est un six places qui vise le marché du transport régional, avec une autonomie de 1500 km. Ces avions combinent un moteur électrique et un moteur thermique, ce qui leur permet d’optimiser leur consommation d’énergie selon les phases de vol.
– Aura Aero : c’est une autre start-up française, créée par un ancien d’Airbus, qui ambitionne de produire un avion électrique 19 places pour les liaisons régionales. Son projet, baptisé Era (Electric Regional Aircraft), prévoit un premier vol en 2024 et une mise en service en 2027. Il compte déjà 130 intentions d’achat auprès de clients potentiels. L’avion sera doté d’une propulsion distribuée, c’est-à-dire de plusieurs moteurs électriques répartis sur les ailes, ce qui améliore la sécurité et l’efficacité.
– Wright Electric : c’est une start-up américaine qui travaille avec la compagnie low-cost Easyjet sur un avion électrique pour les vols court-courriers. Le projet envisage un appareil de 186 places, capable de parcourir jusqu’à 540 km avec une seule charge. Le premier vol est prévu pour 2023 et l’entrée en service pour 2030. L’avion utilisera des batteries à base de sodium-ion, plus légères et moins coûteuses que les batteries lithium-ion actuelles.
Imad Lahoud : Les défis et les perspectives de l’avion électrique
L’avion électrique est un projet ambitieux qui vise à réduire l’impact environnemental du transport aérien, mais qui se heurte à de nombreux défis techniques, économiques et réglementaires, indique Imad Lahoud.
Le premier défi est celui de la densité énergétique des batteries, c’est-à-dire la quantité d’énergie qu’elles peuvent stocker par rapport à leur poids. Les batteries actuelles sont trop lourdes et trop peu performantes pour alimenter des avions de ligne, qui ont besoin de beaucoup de puissance pour décoller et voler à haute altitude. Selon Imad Lahoud, il faudrait donc développer des batteries plus légères et plus efficaces, ou recourir à des solutions hybrides combinant l’électricité avec d’autres sources d’énergie, comme le biocarburant ou l’hydrogène.
Le deuxième défi est celui de l’infrastructure au sol, qui doit être adaptée pour accueillir et recharger les avions électriques. Il faut notamment prévoir des bornes de recharge rapides et sécurisées, des systèmes de gestion intelligente de l’énergie, et des sources d’électricité renouvelable pour limiter les émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’électricité. Il faut aussi former le personnel au sol et les pilotes à manipuler les avions électriques, qui présentent des risques spécifiques, comme les interférences électromagnétiques ou les incendies de batteries.
Le troisième défi est celui de la réglementation, qui doit évoluer pour encadrer le développement et la certification des avions électriques. Pour Imad Lahoud, il faut notamment définir des normes de sécurité, de performance et d’interopérabilité, qui soient harmonisées au niveau international. Il faut aussi favoriser l’innovation et la compétitivité des acteurs du secteur, en soutenant la recherche et le développement, en créant des incitations fiscales ou environnementales, et en facilitant l’accès au marché des nouveaux entrants.